Les autorités Egyptiennes ont annoncé un durcissement de la pénalisation en ce qui concerne les mutilations génitales féminines, sous forme d’une condamnation d’emprisonnement allant de 5 à 20 ans

FGM- Egypt
Le gouvernement égyptien a annoncé dans une déclaration qu’un projet de loi modifiant certaines dispositions du code pénal promulgué par la Loi N° 58 de 1937  avait été adopté afin de définir des  mesures répressives contre les crimes liés aux mutilations génitales féminines. L ' amendement à l'article 242 stipule que toute personne qui inflige une quelconque mutilation génitale à une femme ou une fille (ablation, altération des organes génitaux ou blessure) est passible d'une peine d'emprisonnement d'au moins cinq ans. Selon le même amendement : ′′ Si cet acte débouche sur un handicap permanent, la durée de la peine d'emprisonnement sera plus lourde, 7 ans minimum et si l'acte provoque  la mort de la victime, la peine d'emprisonnement sera d’au moins 10 ans ". Si de tels actes sont commis par un médecin ou un membre du corps médical tel un infirmier ou une infirmière et que la femme ou la fille subissant ces mutilations soit victime d’un handicap lourd la durée de la peine de prison sera de 10 ans. Mais si la victime décède de ses blessures la peine de prison encourue va de 15 à 20 ans. Contrairement aux sanctions pénales mentionnées ci-dessus, le tribunal ordonnera que le coupable de tels actes soit démis de sa fonction pour une durée maximale de 5 ans si le crime a été commis dans le cadre de son activité professionnelle et qu’il lui soit exclu d’exercer sa profession pendant la même durée de temps. La fermeture de l’enceinte dans laquelle a été pratiqué l’acte de mutilations génitales sera aussi ordonnée. Le jugement de tels actes sera rendu publique par le biais de publications dans deux journaux quotidiens largement diffusés dans le pays et au travers de sites web désignés par le jugement, tout ceci aux frais du condamné, selon le texte de l'amendement. De plus, cette loi stipule qu’une peine d’emprisonnement sera requise pour toute personne qui aura sollicité les services d’une autre pour accomplir des mutilations génitales féminines. De même, quiconque fera la promotion des mutilations génitales féminines, plaidera en leur faveur de quelque manière que ce soit ou encouragera de tels actes criminels sans que l’acte ne s’en suive sera puni par la loi. Avant l’entrée en vigueur de cet amendement, la peine encourue pour de tels actes était l’incarcération pour une période de 5 à 7 ans, en vertu d’un amendement adopté en 2016. Et avant cela, la peine encourue pour ces crimes était l’emprisonnement pour une période allant de 3 mois à 2 ans ou alors une amende d’à peine 1000 livres égyptiennes voire 5000 livres égyptiennes maximum. L ' Initiative féminine euro-méditerranéenne salue cette décision tout en répétant les paroles de la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet : ′′ Les preuves montrent que la certitude dans la sanction, et non sa gravité, peut avoir un effet dissuasif sur la criminalité ′′.

La lutte contre les mutilations génitale féminines a été identifiée parmi les priorités nationales en Egypte dans le cadre de la campagne régionale de tolérance zéro pour la VAWG (2019-2021), mise en œuvre par l'Initiative Féministe EuroMed en consortium avec 9 organisations membres et partenaires du sud de la Méditerranée et soutenue par l'Union européenne.