Conférence régionale – Lancement de la campagne régionale pour une tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes et aux filles, mai 2019, Amman

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La campagne régionale pour une tolérance zéro à l’égard de la violence faite aux femmes et aux filles a été lancée les 2 et 3 mai 2019 à Amman, en Jordanie, dans le cadre du projet « Combattre la violence faite aux femmes et aux filles dans la région du Sud de la Méditerranée », financé par l’UE. La conférence de lancement a rassemblé environ 140 participants de 14 pays de la région euro-méditerranéenne. Les participants ont représenté des ministères, des institutions, des partis politiques, des OSC et des organisations communautaires. Ils comprenaient également des membres des Parlements, des experts et des activistes juridiques spécialisés en matière de genre, des journalistes et des chercheurs. Cliquez ici pour voir l’album photo.   Dans le panel d’ouverture, Mme Layla Naffa de l’Organisation des Femmes Arabes en Jordanie et Mme Lilian Halls-French, coprésidente de l’Initiative Féministe EuroMed, ont présenté les objectifs de la campagne régionale. Mme Layla Naffa a expliqué que la campagne fait au mieux pour saisir les défis régionaux communs tels que la discrimination juridique à l’égard des femmes, les stéréotypes de genre, la tolérance sociale, l’impunité des auteurs et le blâme des victimes, tout en abordant les priorités spécifiques aux différents contextes nationaux. Mme Lilian Halls-French a rappelé que cette campagne s’est fondée sur les analyses et les réalisations de plusieurs années d’investissement commun dans les droits des femmes dans la région.  
De droite à gauche : Mme Lilian Halls-French, coprésidente de l’Initiative Féministe EuroMed, S.E. Mme Basma Mousa Ishaqat, Ministre jordanienne du développement social, Mme Wafa Bani Mustafa, présidente de la Coalition des femmes parlementaires des pays arabes pour lutter contre la violence faite aux femmes et membre du Parlement jordanien, Mme Layla Naffa, de l’Organisation des Femmes Arabes.
  Mme Wafa Bani Mustafa, présidente de la Coalition des femmes parlementaires des pays arabes pour lutter contre la violence faite aux femmes et membre du Parlement jordanien a souligné que « la violence faite aux femmes n’est plus acceptable » et a insisté sur le fait que les Parlements doivent travailler pour que « les décisionnaires politiques soient conscients que la lutte contre la violence faite aux femmes équivaut à d’autres priorités de l’agenda politique des États ».   S.E. Mme Basma Mousa Ishaqat, Ministre jordanienne du développement social, a exprimé sa gratitude pour avoir choisi la Jordanie pour accueillir cet événement important. Elle a réitéré l’engagement de son ministère dans la lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles en partenariat avec la société civile. « Le Ministère du développement social continuera de coopérer avec les organisations de défense des droits des femmes pour fournir des services et renforcer les mécanismes de protection aux niveaux national et régional ».   S.E. Mme Amal Hamad, Ministre palestinienne des Affaires Féminines, empêchée par les autorités israéliennes de se rendre en Jordanie, a prononcé son discours d’ouverture par vidéo et a exprimé son profond regret de ne pas pouvoir y assister. « Ce qui m’est arrivé est une preuve claire du type de violence à laquelle les femmes et les Palestiniens sont soumis ». La ministre a souligné l’engagement de la Palestine envers les outils internationaux relatifs aux droits des femmes et notamment la ratification de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF), sans aucune réserve.   Dans le panel institutionnel sur l’engagement gouvernemental, S.E. Mme Haifa Hajjar Najjar, sénatrice à la Chambre haute du Parlement jordanien, a souligné que « la réforme du système éducatif est d’une importance capitale pour lutter contre les rôles stéréotypés sexistes, déconstruire la discrimination et lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles. » Mme Maya Khoury, représentante du Cabinet du Ministre d’État chargé de l’Autonomisation Économique des Femmes et de la Jeunesse au Liban, a énuméré les travaux de l’Observatoire National pour l’égalité des sexes, récemment créé et hébergé par le Ministère, et son rôle dans la lutte contre la violence faite aux femmes. Mme Najet Jaouadi, directrice de l’Unité de police contre la violence faite aux femmes au Ministère de l’Intérieur en Tunisie, s’est concentrée sur le caractère pionnier de cette unité, tandis que Mme Saeeda Al Atrash, cheffe de l’unité pour l’égalité des sexes au Ministère palestinien du Développement Social, a partagé l’expérience du ministère dans l’établissement de mesures de protection. Mme Laurence Pais, Secrétaire générale adjointe de la Division des affaires sociales et civiles de l’UpM, a exposé le plan de l’UpM pour le suivi de la mise en œuvre de la déclaration ministérielle de 2017. Tous les orateurs invités ont souligné l’urgence d’adopter et de mettre en œuvre des politiques et des lois sur la violence faite aux femmes et aux filles.   De droite à gauche : M. Ahmed Abu Haidar, directeur des politiques et stratégies du Ministère jordanien du Développement Social, S.E. Mme Haifa Hajjar Najjar, sénatrice à la Chambre haute du Parlement jordanien, Mme Maya Khoury, représentante du Cabinet du Ministre d’État chargé de l’autonomisation économique des femmes et des jeunes au Liban, Mme Laurence Pais, DSG de la Division des affaires sociales et civiles de l’UpM, Mme Saeeda Al Atrash, Cheffe de l’Unité pour l’égalité des sexes du Ministère palestinien du Développement Social, Mme Najet Jaouadi, directrice de l’Unité de police contre la violence faites aux femmes du ministère de l’Intérieur en Tunisie   Au cours de la conférence, les participants ont discuté des défis communs et des priorités nationales concernant la violence faite aux femmes et aux filles, de son continuum et des facteurs aggravants. Les participants ont convenu que pour éliminer cette violence, toutes les lois et législations discriminatoires qui refusent les droits des femmes et provoquent la violence contre les femmes devraient être abrogées. De nombreuses réalisations ont été mises en œuvre en matière de lutte contre la violence faite aux femmes et aux filles, mais les défis restent considérables. Ces défis comprennent, sans s’y limiter : l’impunité persistante des auteurs, la tolérance sociale, le blâme des victimes et la faiblesse des mécanismes de protection des victimes.   Quatre sessions parallèles ont permis des débats sur les priorités, les actions les plus urgentes et les politiques dans les domaines de la collecte de données, de l’éducation, de l’argumentation en faveur de l’annulation ou de la modification des lois discriminatoires, ainsi que de la sensibilisation et des stratégies de communication pour lutter contre la législation discriminatoire, la tolérance sociale à l’égard de la violence faite aux femmes et le blâme des victimes.   Dans ses remarques de conclusion, Mme Boriana Jonsson, directrice exécutive d’EFI, a mis en avant les principes de la campagne. Elle a souligné le rôle vital de l’Observatoire régional de la société civile établi à Amman depuis le 1er janvier 2019 pour suivre et contrôler les engagements gouvernementaux dans le domaine de la violence faite aux femmes et aux filles, pour assurer la liaison avec les parties prenantes concernées, faire une évaluation des politiques de la violence faite aux femmes et aux filles, identifier les lacunes et donner des recommandations. Mme Jonsson a rappelé que la campagne sera suivie et évaluée chaque année lors de ce rassemblement et a affirmé l’importance de cette discussion riche et de haut niveau tout au long des deux jours.